Fenêtre sur l'azur ouverte
Et sur le frais jardin d'hiver
Que tu plais à mon âme verte,
Elle qui veut du temps amer

Sauver sa couleur ! Parapluie,
Tu as été tous ces oiseaux
Posés sur l'aubépin qui plie,
Ou l'humble tige des roseaux ;

Tu es la fleur de l'amandier,
Boule de neige en habit rose
Illuminant le froid Janvier
Et les murs noirs de ma névrose ;

Jardin-parapluie des temps morts
Où pousse uniquement la peine,
Tu fais jaillir des boutons-d'or
Au pied du thym qui se promène ;

Sur la fraise en fleur qui somnole
Les mimosas déjà fleuris
Dans une haute farandole
Ont envoyé leurs confettis ;
 
Et la rose, à l'insu du lys,
Déploie sans hâte sa frimousse
Alors que les feuilles d'iris
Jouent aux fantassins sur la mousse.
 
Abris contre vents et orages,
Fenêtre et jardin hors saison,
Que j'aime évoquer vos images
Quand mon coeur n'a plus sa raison.

Lisette, 28 janvier 2007