Si mon Tristan est au lointain,
Sur l'hexagone, vieille France,
Laissant sur l'île l'espérance
De le revoir un clair matin,
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Si mon Tristan est au lointain
Et si la mer nous fait souffrance,
Malgré les monts, la plaine immense,
Il se trouve encore un chemin
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Invisible où pourtant chemine
Chaque jour notre âme en émoi,
A mon oreille il y a sa voix,
Chaude et douce, aimante et câline.
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Yseut sur les routes, chagrine,
Des milliers de jours dans le froid
Pleurant, sans espoir et sans Roi
A marché, sans but, coeur en ruine.
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Fermant au soir ses yeux rougis,
Ouvrant au matin ses paupières,
Avec toujours cette prière :
"Que vienne un jour Tristan ici
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Me délivrer du mal maudit
Qui me dévore tout entière" ;
La mort était si près, naguère,
Aujourd'hui chante enfin la vie.
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Or si Tristan est loin d'Yseut
Si monts et mer leur font obstacle
Qu'importe, puisqu'un tel miracle
S'est produit pour les rendre heureux.
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Lisette, 23 septembre 2007