Chez les Bourgeois il y a des mômes
Qu'ont reçu bien trop de jouets
Ils les entassent faut voir comme
La pyramide va s'écrouler
Chez les Notables de la Ville
Fils de toubibs ou d'avocats
On fume du Hasch et on s'habille
Chez Truc ou Pati Patata
Chez les Barons et chez les Ducs
Même chose on a des châteaux
On saute à cheval les viaducs
On joue aux dames ou au pipeau
Chez les Princes et chez les Rois
Ah là là : quelle magnificence
Ce n'est que bals, dîners, convois,
Rires brillants et révérences !
Chez tous ces nantis bienheureux
Jamais ô jamais on ne vit
Front crispé, regard douloureux,
Inquiétude, doute ou ennui
Leurs maisons sont leur forteresse
Leur quartier est leur château-fort
Les enfants ont comme maîtresse
Des profs proprets comme leur or
C'est pour ça que ces braves gens
Nous donnent leur vie en exemple
Faisons comme eux de temps en temps
Soyons riches et dressons un temple
En l'honneur des Dieux de l'Olympe
Qui nous regardent, envieux,
Car chez eux l'amour et la crainte
Comme dans les pâles banlieues
Habitent leurs coeurs et je plains
D'autres âmes, O lointaine Afrique
Toi qui vois tes enfants en plein
Désarroi physico-psychique
Livrés aux spéculations d'états,
Sans abri, sans pain et sans mère,
Ils ne se révolteront pas :
Ils crèvent en pleine lumière.
Lisette, 30 janvier 2007
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