Il m'avait juré son amour
J'étais pour lui son Espérance
Son dieu, la fin de sa souffrance,
Il me le disait chaque jour !
Je ne croyais pas ses paroles
Mon coeur doutait avec raison
J'attendais qu'il montre, ce con,
Tôt ou tard son esprit frivole...
Et j'en eus la preuve à Noël
Quand il prit l'habit de Tartuffe
Critiquant le foie gras aux truffes
Et l'excellent nougat au miel.
A chaque repas nous le vîmes
Dévorer comme un ogre tout
Ce qu'il pouvait sans même nous
Servir du vin, et nous comprîmes
Que nous recevions un goujat.
Il s'endormait lors des visites
De quelques amis qui bien vite
Partaient dès qu'ils le trouvaient là.
Sur mon piano il tapait fort
Et je m'inquiétais pour mes touches :
Un ours mal léché par des mouches
Leur aurait causé moins de tort.
Au lit il dormit tout le temps
Je ne reçus aucun hommage
Et je n'eus comme paysage
Qu'un énorme ventre impotent.
La brioche envahissait tout
Au détriment de la baguette
Ratatinée, molle et fluette !
Allons ! Cessons ! A moi ! Au fou !
Et pour couronner l'aventure
Il se montra cuistre et radin :
Ni bijou, ni fleurs, ni parfum,
Je ne supportai point l'injure...
Amies ne croyez pas les mots
D'amour que certains hommes disent
Car vous serez bientôt surprises
Par leur incroyable culot !
* *
Lisette, 25 janvier 2008