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Blanc, blanc, blanc
04/04/2008 01:37
Je les ai pris dans la paume de ma main Je les ai bien observés, Ils n'étaient pas désagréables à regarder, Non. De la blancheur de ces lys Qui vous hypnotisent, vous savez. Ils n'ont pas fait beaucoup de bruit Ni de mouvement, non. Ils ont roulé, selon l'inclinaison de ma main. A un moment, j'ai approché d'eux mes narines, Geste stupide, car ils n'ont pas d'odeur particulière. Ils se sont comportés comme d'habitude, Ne m'ont pas même jeté un coup d'oeil. Ni parlé... Combien étaient-ils ? Aucune idée. Peut-être une vingtaine ? Peut-être un peu moins ou plus ? Quelle importance. Ils ont cette particularité d'être sécables. Atout pour certains considérable Comme les tablettes de chocolat Et peut-être bien comme certaines barres de céréales. Quelle importance. Leur avantage, c'est qu'on ne peut les faire fondre Dans la main, C'est certain. A plusieurs reprises, Sans pourtant les confondre Avec les crèpes qui, elles, Ont une saveur exquise, A plusieurs reprises, je les ai fait sauter Eh hop ! dans le creux de ma main ! Un petit tour et puis ne s'en vont pas, Restent blottis toujours là, Dans le creux. Comme des petits êtres sans défense. Au bout de quelques longues secondes J'ai jeté mes yeux alentour, Considéré que ce n'était pas le jour J, l'heure H, la seconde S Où il fallait oser le geste, Une simple claque de la main La paume bien ouverte, La bouche aussi, Et vlan ! on engloutit Et la paume de la main reste vide. Non. Ce n'était pas le jour. Pourtant ils avaient du lys La blancheur souveraine, Ils ne pesaient pas lourd non plus, Légère aurait été la peine A les engoufrer simplement. Non, j'ai préféré attendre Le résultat des élections Pour remettre à plus tard Mon exécution.
Lisette
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