Pour m'endormir, ne plus penser au noir des nuits
Qui ont blanchi le jais de mes cheveux de brume
J'en appelle à l'effroyable vent dont l'enclume
S'ébranle dans la forge horrible de l'ennui
*
Quand les Cyclopes font rouler leur oeil qui luit
Sur la roche éclatée des tombeaux où s'exhume
Le souvenir défunt et la gloire posthume
Des chairs aimées jadis et qui pourtant ont fui
*
Pour avoir épousé le Désespoir féroce
Pour avoir écoulé des pleurs en pluie de noce
Pour avoir pénétré des lieux qui font frémir
*
Qui suis-je, moi, pour avoir souffert mille morts
Pour écrire à regret un sonnet sans remords
Pour n'avoir survécu que pour mieux en mourir ?
© Lisette
23 AVRIL 2008
Cassandre à la porte, peinture numérique © Lisette Poésie-en-images