Deux masses blanches
resplendissant sous le soleil
deux statues mouvantes
mais hésitantes
comme suspendues
à fleur de terre
à fleur de peau...
Tout autour des hurlements
ce n'est pas le souffle du vent
mais une autre tempête
venue d'ailleurs ;
Se courbant par moment
statues blanches
se maculent peu à peu de taches
jaunes
noires
rouges
et l'on entend
des drôles de bruit
tout à l'entour.
Statues blanches
se tordant
voulant quitter leur socle
prisonnières de la terre ;
leur voile d'albâtre
qu'emporte le désordre,
met à nu leur visage
plissé d'horreur.
Tout autour
des pierres volent
heurtent meurtrissent
ricochent et roulent
et tuent...
Statues dont le port s'écroule
après avoir lutté
contre la fureur des hommes
qui les ont élevées
pour mieux les voir
brisées dans la poussière !
Ce n'étaient pas des statues
ce sont des femmes
comme vous et moi -
des Juliette des Emma
des Phèdre ou des Shéhérazade
lapidées au nom de l'amour.
Lisette 21 mai 2008
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Ce poème est une prise de position contre la lapidation des femmes en particulier, et des hommes, telle qu'elle se pratique encore dans certaines régions du monde. Pour plus d'informations, voir sur Internet des vidéos qui montrent ce genre de spectacle du début jusqu'à la fin... Attention : images absolument très dures à supporter, quand on ne sait pas ce que c'est.