Une chatte aux yeux verts, bien maigre et toute chose,
Qui miaule faiblement quand vous la regardez,
Et qui vous prend le coeur, aussi bien qu'une rose
Charme de son parfum vos sens désabusés ;
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Rongée d'un incurable mal elle végète,
En attendant que sonne l'heure de sa mort,
Cependant qu'on la soigne, et qu'elle a, pauvre bête,
Du poulet, du lapin, pour adoucir le sort
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Maudit qui l'a frappée le jour de sa naissance.
Or je vois qu'elle fait une conversation
A ma mère, aussi maigre qu'elle et qui s'avance
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Pour lui offrir encor un peu plus d'affection.
Et me vient à l'esprit la preuve irréfutable
Qu'elles sont, toutes deux, des anges adorables.
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Lisette, 27 août 2008
