Les animaux baignant dans un flot de sang pur
Ont les yeux grands ouverts comme un champ sans barrière,
Ils dorment sur le sol, protégés par l'azur
D'un ciel toujours plus beau leur offrant sa lumière.
Et tandis qu'autour d'eux la foule plus féroce
Applaudit en hurlant le toréro pervers,
Que les mères sourient comme au soir de leurs noces
A leurs enfants pâlots, tout assis de travers,
Les animaux s'en vont, le combat se termine,
Et leur corps est traîné, lentement, sous l'assaut
De monstres déchaînés, de femmes assassines,
D'enfants singes voulant que l'on tue de nouveau !
Le ciel s'est agrandi pour recevoir les Bêtes,
On en a tué cinq en cette après-midi...
Elles vont, d'un pas sûr, brouter les pâquerettes,
Dans le creux des nuées, tout près du Paradis.
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Lisette, 20 novembre 2008