Les corps décomposés que mange la vermine
Dans le cœur des tombeaux dorment paisiblement
Ici la chair se tord, là geint quelque ossement
Tout soupir exhalé jamais ne se termine.
Parfois un feu follet court s’envole ou chemine,
A son tiède contact, pris d’un saisissement,
Les marbres tout à coup poussent un hurlement
Tandis que sur les croix Notre-Seigneur fulmine.
Prisonnier il voudrait de ses clous se déprendre
Pour l’offrande d’un mot à ces morts bienheureux
Qui dorment, ignorant le remugle et la cendre
De leurs pauvres débris jadis superbes chairs,
Pareils à cette nuit aux astres lumineux
Ils dorment, d’un sommeil rempli de rêves clairs.
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Lisette, 26 décembre 2006