Vous pouvez vous cacher, morceaux de bois épars
Sous les feuilles jaunies ou dans le creux humide
Des vallons endormis quand, de sa chrysalide
L’hiver sort en manteau couleur de léopard !
Je vous trouverai bien, par delà les remparts
De ronces protégeant vos ossements rigides
Et mes mains vous prendront en caressant les rides
De votre peau meurtrie ; alors, sous vos brocarts
Déchirés par les vents et les pluies, je saurai
Reconnaître le chêne à son écorce grise
L’arbousier tout roussi par le soleil doré,
L’eucalyptus poli comme une joue d’enfant
Le pin sec et cassant comme un verre qu’on brise...
O mes bois, quel beau feu nous ferons en rentrant !
Lisette, 5 février 2006