Il dort non loin de moi et je l'entends ronfler voici des vers curieux pris à l'instant qui fuit des vers de mirliton sur le coup de minuit il est tard, il fait noir, le jour s'en est allé.
Il dort non loin de moi et j'entends qu'il respire tandis que mes dix doigts courent sur le clavier dehors le rossignol s'égosille et je tire mes cheveux hérissés pour rester éveillée.
Il dort non loin de moi et mes yeux sont ouverts je me dis que je suis sur une autre planète il y a comme un clou enfoncé sur ma tête qui m'épuise et m'ennuie et blesse chaque vers.
Il dort non loin de moi et voici le silence je vais fermer mon coeur pour ne plus réfléchir quoi que j'aie médité je n'ai fait que souffrir mon cerveau s'est brisé comme un bol de faïence.
Il dort non loin de moi et je clos mon poème encor une nuit longue et courte où nul repos ne viendra reverdir mon pauvre ciboulot ni décrisper mon front, rosir mes lèvres blèmes.
Il dort non loin de moi sans m'avoir dit "Je t'aime".
Toujours t'arrêtes en haut des crêtes et fais le coq sorte de TOC
Toujours le plus jamais le moins cachant tes puces sous ton groin
Sans fin critiques sans finesse sang qui blesse s'encaustique
Nulle trêve pas de rêve sauf le fric et le tic
Jamais l'autre toujours toi toujours roi fier apôtre
Du "moi je" piètre jeu piètre pitre au pupitre
Où s'inscrit la marque de ton masque et son prix
Masque fantasque tu rames Dame ! quel drame !
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Lisette, 4 février 2007
*** poème que j'avais écrit il y a quelques mois, et qui est bien d'actualité en ces jours que nous avons vécus. Pour mes amies Samira et Claire Gina, avec toute ma sympathie et amitié. Lisette