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[ Slide shows ] [ Mes poèmes ] [ Mes Peintures ] [ Combat contre la faim ]
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Hier et Aujourd'hui
18/10/2008 05:06
Hier c'est pour certains le regret des beaux jours, Quand on avait encor à ses côtés l'amour D'une femme ou d'un chien, d'une douce chimère, Dieu que le souvenir est fait d'ombre légère !
Hier c'est pour d'aucuns le passé révolu,
Des nuages tournant que l'on ne verra plus,
Un livre refermé, le fameux deuil du père,
Dieu que le souvenir est fait d'ombre éphémère !
Hier c'était pour moi des soleils tout en fleurs,
Bouquets épanouis, chants d'amour et couleurs,
La musique et le rire égayaient ma chaumière,
Dieu que le souvenir est fait d'ombre lumière !
Aujourd'hui c'est pour moi une incompréhension,
Un silencieux pays, un gouffre, une tension,
Une oasis tarie, un temple de misère,
Dieu que le souvenir est fait d'ombre galère !
Hier et aujourd'hui sont deux frères siamois
Intimement liés ils voudraient quelquefois
Enfin se séparer pour vivre en solitaire,
Dieu que le souvenir est fait d'ombre étrangère !
Lisette 18 octobre 2008
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Apologie d'Apollinaire
29/09/2008 05:24
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Apollinaire dort, sans bandeau, sans blessure,
Ne faites pas de bruit, murmurez, clairs ruisseaux,
Et vous, charmantes pies, quittez vos arbrisseaux,
Allez voler plus loin. Il faut, je vous assure,
***
Que Guillaume jamais n'entende cette injure
Des lèvres échappée d'un pauvre petit sot :
"C'est nul, c'est nul, ces vers", brailla le jouvenceau,
Quand, d'un poème à Lou, nous fîmes la lecture
*** En classe hier matin. Je blâmai le moqueur,
Mais ce soir la colère anime encor mon coeur.
Aussi apaisez-moi, poissons des vieux étangs,
*** O carpes endormies habitant le royaume
Où le chat, le lapin vont ensemble, contents,
Cueillir le thym en souvenir du bon Guillaume.
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Lisette, 23 février 2002
Photo du grand poète Guillaume Apollinaire, blessé grièvement à la tête lors de la guerre en 1916, quelques mois avant sa mort, et un petit film de 1914 avec le poète en compagnie de son ami André Rouveyre.
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IN PARADISUM, de Fauré, que j'aime beaucoup, surtout chanté par ces trois jeunes garçons talentueux.
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Le rocher et la sirène
19/09/2008 03:03
Vous le rocher, moi la sirène,
Hier dans les flots de l'été,
Et, comme lierre autour du chêne,
Mes bras pour vous emprisonner.
En semant maints petits baisers
Dans votre cou et sur vos lèvres,
Tout autour de vous j'ai tourné...
Qui de nous deux avait la fièvre ?
Le ciel et l'eau, quelques nuages
Apparus comme au Premier Jour :
Le sable gris, les coquillages,
Les parfums, la brise et l'amour.
Etions-nous fous, étions-nous sages ?
Caressant nos corps amollis
La mer a mis dans son corsage
De notre coeur le dernier pli.
Vous le rocher, moi la sirène,
Dans l'onde et dans l'azur léger...
Si un jour le vent se déchaîne
Vous saurez bien me protéger.
Lisette, 29 juillet 2008
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L'étrangeté
12/09/2008 02:28
Je vis dans l'étrange T
peu m'importe le choc au la
car je ne suis au diapason
d'aucun accordeur
de violons !
Je vis dans l'étrange T
me moque de ce qu'a fait
la pseudo-sainte-famille
ou plutôt je me méfie
de ses dons
qui me font
de sa farce le dindon
Je vis dans l'étrange T
ne dîne à aucune table
où l'on a mis du poison
au fond
d'un hanap
posé sur la nappe
brodée comme un napperon !
Je vis dans l'étrange T
depuis toujours je fuis le laid
la beauté voilà mon refuge
et si l'on vient m'en déloger
gare alors à mon vermifuge !
Je vis dans l'étrange T
c'est une lettre à l'eau de rose
c'est comme un temple qui m'abrite
un tee-shirt, une guérite
aux grandes ailes d'albatros
Je vis dans l'étrange T
au-delà de la voie lactée
hanté de mots et de virgules
de vols d'oiseaux, de libellules
j'ai pris la clé de tous les chants
volé le jais du firmament
pour découvrir l'éternité !
Lisette 11 septembre 2008
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Aphorismes
08/09/2008 23:49
Tu te signales essentiellement,
ô cambrure,
par le simiesque attrait de ton air tout pensif.
En veux-tu ? En voilà.
Et rien d'autre.
Chimiquement parlant
je ne fais pas de différence
entre un poil d'oeuf et un vernis incolore.
La pellicule n'est rien d'autre
que le fantasme d'un photographe
chauve.
Si la masse fantomatique
dépasse les bornes -
qu'elle prenne garde.
Plus je mange plus je bois
et plus je bois
moins je mange.
Tu arrives ? Je sors. Tu sors ? J'arrive.
Après la pluie, le soleil ; après le soleil,
le trou noir.
Un oeil charbonneux
en vaut deux
quand il n'y a plus de gaz.
Entre une cerise - miam -
et une fraise - yeah !
mieux vaut encore un klapmsieku bien mûr.
Si - et seulement si - un jour je décide,
ce sera
en parfaite connaissance de cause.
Quoi que les gens disent,
ils ne pourront empêcher leur bouche
de tourner autour de leur langue.
Si vous aimez le pain frais
pourquoi le laissez-vous durcir ?
- C'est que, dites-vous, j'ai mal aux dents
- Et les biscottes ?
- Elles m'irritent
- Et le dentiste ?
- Il m'irrite
- Alors ? - Alors ? Je mange mon pain dur quotidien.
Le plus dur n'est plus à faire
quand il a été fait
au moins jusqu'à miche-main ;
Quand le moustique tourne
la main agile
a tôt fait de l'occire,
Mais le laid qui déborde
nul ne le retient
surtout s'il s'épanche.
"Si Pierrette a du poil au menton
je n'y peux rien", disait la mouche. Quant à moi j'aime les pelades mexicaines.
Mieux vaut une tarte aux cerises
qu'un brugnon moisissant
et le soleil gagne à être connu.
Si tu penses pouvoir me suivre
jusqu'au bout
alors arrête-toi en chemin.
Puis retourne sur tes pas
et regarde :
tu as parcouru la route en sens inverse
en suivant mes conseils
jusqu'au bout.
Arrivé à ton point de départ, tu as atteint ton but.
Et belle était ta route !
Lisette !
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Souvent je pense à toi
31/08/2008 02:35
Souvent je pense à toi
trop souvent quand j'y pense
et quoi que tu en penses
bien plus souvent que toi.
Je ne lis rien ce soir
sur cette page blanche
le silence se penche
tu es loin, tout est noir.
Souvent je pense à toi
des souvenirs me viennent
plus captifs que des chaînes
bien plus durs que la Loi.
D'espoir en désespoir
et de lutte en défaite
je n'ai plus de requête
pour espérer te voir.
Te voir comme jadis
comme aux saisons passées
nos âmes enlacées
nos coeurs encor épris.
Souvent je pense à toi
des images me hantent
des mots heurtent mes tempes
et s'envolent. Pourquoi ?
Lisette 24 Août 2008
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Anges
27/08/2008 01:39
Une chatte aux yeux verts, bien maigre et toute chose, Qui miaule faiblement quand vous la regardez, Et qui vous prend le coeur, aussi bien qu'une rose Charme de son parfum vos sens désabusés ;
*** Rongée d'un incurable mal elle végète, En attendant que sonne l'heure de sa mort, Cependant qu'on la soigne, et qu'elle a, pauvre bête, Du poulet, du lapin, pour adoucir le sort
*** Maudit qui l'a frappée le jour de sa naissance. Or je vois qu'elle fait une conversation A ma mère, aussi maigre qu'elle et qui s'avance
*** Pour lui offrir encor un peu plus d'affection. Et me vient à l'esprit la preuve irréfutable Qu'elles sont, toutes deux, des anges adorables.
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Lisette, 27 août 2008

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Vendetta
25/08/2008 11:47
Le village est désert mis à part quelques mouches ; Une vieille maison cache dans ses miroirs D'absurdes souvenirs puant le désespoir : Ancêtres pleins de poux, oncles et tantes louches
Ont peuplé dans le temps cette chambre où je couche. Leur visage était laid, leur coeur était bien noir La bêtise régnait du matin jusqu'au soir Et la méchanceté ouvrait grande sa bouche.
Pléthore de cousins, au torse qui se bombe, Exposant leur voiture et leurs bijoux clinquants : L'argent leur est venu on ne sait pas comment.
Toi, maison du malheur, tu peux trembler d'effroi Tes murs pourris, ton sol terreux, ton pauvre toit Connaîtront un beau jour ce que l'on nomme "bombe"...

Lisette, 23 août 2008
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Travaux d'Hercule
24/08/2008 00:26
Prendre mon maillot, Laisser la truelle Pour au grand galop M'en courir vers elle !
Et tout ce moisi Riant de plus belle Sur le mur pourri, Qu'il reste, rebelle !
Prendre mon essor, Voler dans les branches, Dans le maquis d'or Vers les vagues blanches !
Les pinceaux dehors ! Si le crépi flanche, Le plâtre s'endort Et l'enduit s'épanche,
Moi je laisse en plan Ces travaux d'Hercule ! La plage m'attend, Et ma vieille mule
Vers le sable blanc Me conduit. Ma bulle, C'est la mer allant Au doux crépuscule
Réchauffer mon coeur. De tes mains géantes, Mer, par ta douceur Tu me rends confiante,
Quand, séchant mes pleurs Et mon épouvante, Tu cries "au bonheur !" Je souris, contente !
Prendre mon maillot Laisser la truelle Pour au grand galop M'en courir vers elle !
Lisette 21 août 2008
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Endors-toi, mon enfant
13/08/2008 17:01
Endors-toi mon enfant, ne brûle plus tes yeux
Jadis parcelles d'or dans un rayon de lune,
Laisse enfin du passé les accents malheureux,
Oublie les voix, les mots, oublie ton infortune !
Jadis parcelles d'or dans un rayon de lune,
Tu as semé des jours dans les champs lumineux
De la Vie. Tu pensais récolter des lagunes,
Des oasis, des fleurs, des jardins merveilleux ;
Tu as semé des jours dans les champs lumineux
Et sur les sables d'or tu as brassé des dunes
Pour bâtir des palais de rêves somptueux
Où les pleurs sont bannis, où règne la Fortune ;
Et sur les sables d'or tu as brassé des dunes
Coulant entre tes doigts comme un flot liquoreux,
Sans prendre garde au Temps, sans précaution aucune
Tu demeurais sereine et buvais le ciel bleu.
Coulant entre tes doigts comme un flot liquoreux
L'amour s'en est allé comme s'en va la lune,
Quand l'océan l'emporte et la boit comme un gueux
Ou quand le vent la noie au fond d'une lagune.
L'amour s'en est allé comme s'en va la lune...
Endors-toi, mon enfant, ne brûle plus tes yeux,
Oublie les voix, les mots, oublie ton infortune !
Va bâtir des palais de rêves somptueux !
Lisette, 12 août 2008
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